mardi 22 décembre 2009

Pic du pétrole : conséquences et anticipations .


« Si dans nos climats l’industrie peut se passer de l’emploi direct de la chaleur solaire, il arrivera nécessairement un jour où, faute de combustible, elle sera bien forcée de revenir au travail des agents naturels. Que les dépôts de houille et de pétrole lui fournissent longtemps encore leur énorme puissance calorifique, nous n’en doutons pas. Mais ces dépôts s’épuiseront sans aucun doute : le bois qui, lui, cependant, se renouvelle n’est-il pas devenu plus rare qu’autrefois ? Pourquoi n’en serait-il pas de même un jour d’une provision de combustible où l’on puise si largement sans jamais combler les vides qui s’y forment ?[…] On ne peut s’empêcher de conclure qu’il est prudent et sage de ne pas s’endormir à cet égard sur une sécurité trompeuse ».
Augustin MOUCHOT
Professeur et Inventeur Français
en 1869

 
Et oui ! Le simple constat de l'évidence ne date pas d'hier, le professeur Mouchot cet ingénieur précurseur en matière de cuisson solaire en était déjà conscient. Abordons donc sereinement ce sujet brulant - la fin de l'abondance énergétique - bien que les conséquences (concrètement la fin du mode de vie a l'occidentale) de ce problème ne soit pour ainsi dire jamais évoqué de la part des politiques .
Ce n'est pas pour autant que l'on n'a pas connaissance du problème, loin de là. Dès 1956 la courbe en cloche de la production, telle que suggérée par M. King Hubbert représente assez fidèlement ce qui se profile actuellement . Loin de moi l'envie de vous ennuyer avec des diagrammes,mais si vous le désiré, prenez le temps de visionner cette instructive conférence d'yves cochet.
Ceci dit, imaginez, ne serait-ce que quelques instants, les conséquences concrètes d’une hausse, drastique et exponentielle des prix du barils. Les transports, seront les premiers touchés. Songé aux dépenses faramineuse d’énergies dépensés dans l’agro-alimentaire, des milliers de kilomètre parcourues par votre nourriture pour ne citer qu’un exemple… viendra un jour, pas si lointain, ou la logique du monde globale s’écroulera sur lui-même.
«L’après-pétrole est le défi le plus important auquel l’humanité n’a jamais eu à faire face. La civilisation moderne nous a habitués à la consommation facile de confort et de biens matériels… tout ceci a pu être réalisé bien sûr grâce aux découvertes scientifiques et technologiques modernes… mais nous avons allègrement " oublié " que la mise en œuvre de masse a été rendue possible grâce à une énergie facile d’utilisation et massivement et facilement disponible, donc pas chère… Et nous avons fermé les yeux sur la question de savoir si ce pays de cocagne pouvait être perpétué indéfiniment…»
Le paradigme quasi religieux d'une croissance infini d'un point de vu économique conditionne le "courtermisme" des préoccupations politico-médiatique. Un point de départ serait donc de bien saisir le nerf de la guerre : l’argent.
Le système de l'argent-dette est bien décris dans le film de Paul Grignon ainsi que dans la série de "mini-articles" sur l'économie de André-Jacques Holbecq sur onpeutlefaire.com, savoir d'où viens l'argent et ou elle fini est essentiel pour comprendre une folie économique déconnectant totalement de la réalité des ressources.
Disons sommairement que le besoins de croissance perpétuelle, lié a l'exploitation d'énergies (majoritairement fossiles, donc finis) et notre mode de vie (surconsommation du superflu au détriment d'un accès équilibré des besoins primaires de survie (logements, nourriture) sont in fine voués a nourrir le cartel des banques. Les conflits géopolitiques nourrissent logiquement le maintient du statut quo, l'hégémonie des USA en matière d'armement et les récentes guerres d'Afghanistan et d'Irak en sont d'illustre exemple. Une bonne démonstration en la matière est le documentaire (Oil, smoke & mirrors (Du pétrole et des écrans de fumées) rappelons enfin que la première dépense de la planète est l'armement avec environs 1500 milliards de dollars et la seconde près de 500 milliards dans ... la publicité .
Si le tableau dépeint vous semble quelque peu morose, réjouissez-vous, car c’est en fait une formidable occasion de nous responsabiliser.

«À quoi bon lancer des cris d’alarme contre la société de consommation, contre la pollution qui en résulte, si nous continuons à faire vivre les industries qui nous empoisonnent et épuisent les ressources naturelles de la planète ? Dans le tumulte de la foule indifférente des grandes cités, on ne perçoit plus les plaintes, alors n’usons pas le peu d’oxygène qui nous reste à crier notre désarroi. Allons plutôt réapprendre à vivre au contact de la nature. Devant le merveilleux équilibre biologique, nous pourrons mesurer l’immensité du désordre de notre société. Mettons nos connaissances en veilleuse. Reconsidérons les éléments primordiaux de notre existence… Il faut retrouver la santé du corps et de l’esprit pour réaliser le plaisir de vivre et celui d’aimer… Cessons de collaborer avec une société dont la vitalité est basée sur le gâchis. L’homme s’obstine à inventer l’enfer dans un milieu paradisiaque.»
Texte écrit par Jacques Massacrier
début 1971

Cette future décroissance énergétique, nous invite donc à porter un autre regard sur le monde.
Quelques réflexions se dessinent autour de la décroissance & la simplicité volontaire, ce film expose bien les fondements de ces principes. De même, Volem rien foutre el païs de Pierre Carles faisant suite au très fameux attention danger travail, nous présente les prémices de cette réalité en devenir.
Il ne s’agit pas ici de présenter les différents points de vue critiques ou constructifs vis-à-vis de la décroissance. Je vous invite plus simplement à vous pencher sur l’aspect pratique des solutions envisageables, à l’échelle locale.
Les Systèmes d'Echange Locaux , le troc ou toute autre mise en œuvre facilitant les échanges de biens sont de réelles alternatives pour ne plus alimenter un système se nourrissant de nos activités. De même , le Mouvement des Réseaux d'Echanges Réciproques de Savoirs est un exemple a suivre dans l’idée de la gratuité du savoir. La création d’AMAP - Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne – (destinées à favoriser l'agriculture paysanne et biologique qui a du mal à subsister face à l'agro-industrie) sont de bons exemples d’une réalité non décentralisé et socialement acceptable.
Une bonne mise en situation est l’exemple de Cuba, je vous invite donc à lire au plus vite cet article de Megan Quinn : « Comment Cuba a survécu au Peak Oil ». Le documentaire du même titre n’est pas disponible en français (pour le moment, j’y travail) mais pour les polyglottes c’est ici.
Cette article est une réelle invitation a s’informer et a réfléchir sur cette réalité, partagez cette information autour de vous et vous constaterez que ces problématiques sont réellement détachés du commun des mortelles. Faire un pas vers ces réflexions c’est prendre conscience de l’avenir et donc se rendre responsable de nos choix présents. Comme on dit : « vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas » !

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